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KONGOSSAVIRUS : LES BRUITS DU COVID-19 À LIBREVILLE

KONGOSSAVIRUS : LES BRUITS DU COVID-19 À LIBREVILLE

 « Cette réalité créée par le coronavirus comme séquence d’un cauchemar, s’impose ainsi objectivement comme le lieu de vie des humains. C’est ainsi que le monde entier vit aujourd’hui dans l’espace onirique crée par le rêve d’un virus. Cet espace est à n’en point douter un cauchemar et celui-ci se vit comme une dystopie réalisée »[1]

Le lundi 16 mars 2020, premier jour du confinement partiel, j’avais eu une discussion naïve avec mon fils de 12 ans, dont je ferai l’économie en ne transcrivant que l’essentiel : « maman, finalement le coronavirus est la maladie la plus dangereuse du monde ? Parce que c’est la première fois que j’entends qu’on a fermé les écoles à cause d’une maladie », « non, il n’est pas si dangereux que cela. C’est seulement parce que le monde entier fait trop de bruit dessus », « maman, donc les pays comme le Japon et la Russie ne sont pas contaminés ? », « Bien sûr que tous ces pays sont contaminés. C’est juste que le Japon et la Russie ne font pas trop de bruit sur leurs problèmes ». De ce débat naïf, j’en suis arrivée à comprendre que ce qui fait la particularité de la pandémie du covid 19 est de faire incessamment « le bruit » autour de son existence. Ainsi, de son entrée en scène à sa gestion politique qui a eu le mérite de transformer une crise sanitaire en crise alimentaire, puis en crise de confiance, la présente contribution consistera à retracer le parcours « bruyant » du covid 19 dans ce qu’il convient d’appeler « Le Grand Libreville[2] ».

Entrée en scène du coronavirus dans le Grand Libreville

Tout commence le jeudi 12 mars 2020 avec un message diffusé sur les réseaux sociaux : « Urgent ! Le coronavirus est déjà au Gabon » ! Il s’agirait d’un jeune homme de 27 ans arrivé de France à bord du vol F0926 du dimanche 08 mars 2020. À la lecture du message, les premiers signes de la maladie s’étaient manifestés dans l’avion ; mais ce n’est que le lendemain qu’il s’est rendu à la clinique Chambrier et a été testé positif au covid-19. La réaction du gouvernement ne s’est fait connaître que le jeudi 12 mars, soit quatre jours après l’arrivée du patient 0, avec un communiqué sur la chaine de télévision Gabon24, rassurant les populations qu’il allait prendre les mesures nécessaires pour les protéger et traiter le contaminé. Dans la même journée, il sera hospitalisé à l’hôpital militaire de Melen. Le Comité de Pilotage du Plan de veille et de riposte contre la pandémie à coronavirus (COPIL) créé à cet effet sera tenu d’informer quotidiennement les populations sur l’évolution des cas de contamination, sur la gestion des malades et toute autre information y relative. Puis le gouvernement lancera une chasse à l’homme sur tous les passagers qui étaient à bord du vol F0926 du 08 mars, ces passagers seront mis en quarantaine à l’hôtel Ré-Ndama réquisitionné pour l’occasion. Le lendemain, vendredi 13 mars, c’est d’abord le Ministre de l’Enseignement supérieur qui fera le communiqué annonçant la fermeture de tous les établissements d’enseignement supérieur sur toute l’étendue du territoire, suivi du Ministre de l’Éducation nationale. Ainsi, dès lundi 16 mars, un premier confinement partiel des élèves, étudiants et personnel enseignant, sera observé sur l’ensemble du territoire, celui-ci sera suivi d’un décret de couvre-feu de 19h30 à 6h30, de la fermeture des débits de boisson, des boites de nuits, des églises et de toute autre forme de rassemblement et manifestation pouvant réunir plus de 50 personnes. C’est ainsi qu’en l’espace d’un week-end, naîtra la réalité du coronavirus au Gabon avec son corollaire : le kongossavirus défini comme étant le kongossa (la rumeur) perpétré autour de la réalité du covid 19.

Dès le mardi 17 mars, on verra placardées dans la ville et les marchés, des grandes affiches aux allures de campagne électorale à l’effigie du président de la République Ali Bongo Ondimba et de la fondation de Sylvia Bongo Ondimba, expliquant l’importance des mesures prophylaxiques proposées par l’OMS encore appelées « mesures barrières » (se laver les mains, porter les masques et les gants, adopter une distance de sécurité). Dès lors, les kongosseurs vont commencer à s’inquiéter de l’emprise du politique sur la gestion d’une crise sanitaire. Et sur les réseaux sociaux, on verra alors circuler des messages de cet ordre « bongonavirus ! Plus dangereux que le coronavirus ! ». Le vendredi 03 avril, soit trois semaines après le premier confinement partiel, le président de la République fera une annonce dans laquelle il prendra la mesure du confinement général du grand Libreville qui sera accompagné du dépistage massif des populations, du transport gratuit, de la gratuité des petits loyers, de la gratuité de l’eau et de l’électricité, de la distribution des aides alimentaires et du financement d’un fond de solidarité. Puisqu’il n’existe aucun fichier statistique pour le recensement des « petits métiers » et des « petits loyers » dont vivent une grande partie de la population, cette annonce fera l’objet de controverses. Ainsi, le kongossavirus s’empressera de poser des questions objectives sur la faisabilité de telles mesures. En effet, comment dépister massivement les populations alors que le seul établissement à posséder un réactif se trouve à Franceville ? Sachant que la seule société de transport publique (SOGATRA) est actuellement convalescente, comment s’y prendra le gouvernement pour appliquer la gratuité du transport ? Sur la base de quels fichiers va-t-on repérer les petits loyers ? Qui est censé financer le fond de solidarité ? Très vite, le kongossavirus va qualifier ces mesures de « poisson d’avril » ; et on lira sur les réseaux sociaux : « Le Gabon est le seul pays au monde où le président de la République vient faire un poisson d’avril aux populations en pleine pandémie ». C’est dans cette ambiance de méfiance que sera décrété le confinement général du grand Libreville à partir du lundi 13 avril 2020, pour une durée deux semaines.

De la crise sanitaire à la crise alimentaire

Vendredi 10 avril, après un balai des membres du gouvernement pour expliquer les modalités d’application des mesures présidentielles, le confinement général du Grand Libreville sera effectif à partir du lundi 13 avril pour une période de deux semaines. Dès le premier jour, les populations attendaient leurs bons et leurs approvisionnements alimentaires en vain. C’est à partir de mardi, qu’on voyait des photos de familles filmées avec des chèques alimentaires à la télévision et sur les sites pro-gouvernementaux, quelques temps après, ces mêmes personnes témoignaient sur les sites du kongossavirus que les mêmes bons étaient remis à plusieurs familles juste pour être pris en photo et pour diffuser l’information. Par ailleurs, les laissez-passer qui devaient être établis aux personnes exerçant les activités d’astreinte (commerçants, personnel hospitalier, financiers, etc.) tardaient également à être établis ; du coup, les commerçants se voyaient obliger de soudoyer les forces de l’ordre postés à chaque barricade en leur remettant de l’argent pour s’approvisionner en ville. Par conséquent, les prix passaient du simple au double dans les petits marchés à l’intérieur des quartiers ; certains quartiers reculés manquaient des aliments de base tels que le pain, dont le prix se verra augmenter de 125 à 150 francs CFA. Tantôt on parle de dons du président de la République, tantôt de bons alimentaires de la première dame, tantôt de kits alimentaires du gouvernement, au point que tout au long de la première semaine, un flou politique était entretenu sur l’origine des aides alimentaires promises qui peinaient encore à arriver dans les foyers des Librevillois. Entre-temps, le kongossavirus faisait circuler une information sur la Ministre des Affaires sociales et de la solidarité nationale qui aurait remis 1500 bons alimentaires à son compagnon camerounais, lequel les aurait distribués à la communauté camerounaise de Libreville… Mieux encore, ces bons alimentaires destinés aux plus démunis ne semblaient circuler que dans les portefeuilles des personnalités proches du régime ; c’est ainsi que le samedi 18 avril, un « grand quelqu’un »[3] avait été hué au centre commercial Géant CECADO de la SNI avec en sa possession cinq bons alimentaires pour payer ses courses. Pis encore, dans le sixième arrondissement de Libreville, des jeunes pris en flagrant délit de vente de bons alimentaires vont accuser les équipes de distribution de leur avoir demandé de vendre les bons d’un montant de 25000 francs CFA pour la modique somme de 17000 francs CFA. En réaction à ces nombreuses injustices, les domiciles des chefs de certains quartiers seront pris d’assaut par des jeunes les accusant de faire la rétention des aides alimentaires et de ne les distribuer qu’à leurs proches ; les magasins seront vandalisés par des personnes déclarant avoir faim parce qu’elles ne peuvent plus exercer les activités qui leur permettaient de nourrir leurs familles.

Pour mettre fin à ces « bruits » incessants sur la distribution des bons et kits alimentaires, Nourredine Bongo, le fils ainé du président, en qualité de Coordonnateur des affaires présidentielles, proposera de confier la distribution des aides alimentaires à l’Assemblée nationale. La réaction des députés de l’opposition (Serge Maurice Mabiala, Minot Maxime Zima, Edgar Owono Ndong) ne se fera pas attendre, rappelant au Coordinateur des affaires présidentielles de respecter le principe de la séparation des pouvoirs. Mais, ce énième « bruit » a eu le mérite de précipiter le gouvernement à organiser la distribution des kits alimentaires. C’est ainsi que la dernière semaine du mois d’avril, on verra les populations de certains mapane[4] de Libreville s’agglutiner derrière les camions à partir desquels des forces de l’ordre réquisitionnés pour l’occasion balanceront, non sans dégâts, les aliments sur la population entassée. Ailleurs, les bons d’achat et kits alimentaires seront distribués soit dans les domiciles des chefs de quartiers, soit dans un lieu public choisi pour l’occasion. En fin de compte, et après tout le « bruit » effectué autour de la distribution des kits alimentaires, les familles bénéficiaires vont recevoir dans le meilleur des cas un sac de riz non parfumé de cinq kilos, un litre d’huile, trois boites de sardines, une boîte d’allumettes et un paquet de sucre. Dans d’autres cas, le même sac de riz sera partagé à plusieurs familles dans des bols, avec quelques morceaux de savons et un poisson frais. Quoiqu’il en soit, contrairement au communiqué de la Ministre des affaires sociales et de la solidarité nationale qui avait rassuré au début du confinement que « personne ne sera oublié », une grande majorité des populations des mapane de Libreville ne recevra pas les kits alimentaires promis. Et, pour les bons alimentaires à l’effigie de la fondation Sylvia Bongo, l’épouse d’Ali Bongo, ils varient entre 20000 et 25000 francs CFA par famille. Leur approvisionnement fera aussi l’objet d’un parcours du combattant ; car, seuls les magasins de la chaine alimentaire de CECAGADIS, filiale de Delta Synergie qui est la propriété de la famille Bongo, seront retenus pour servir les bons alimentaires. Étant donné que c’est cette enseigne commerciale qui détient la majorité des magasins de proximité (géants CECADO, petits CECADO, Gaboprix), s’approvisionner à Libreville ressemblait à un calvaire jusqu’à la fin du mois d’Avril, tant il fallait faire le tour de ville pour trouver des produits de première nécessité. Ce qui aura le mérite de transformer une crise sanitaire en une crise alimentaire tout au long de la période de confinement général.

De la crise sanitaire à la crise de confiance

Dans son annonce du vendredi 03 avril dans laquelle il prenait la mesure du confinement général du Grand Libreville, Ali Bongo avait aussi promis la gratuité des petits loyers, la gratuité de l’eau et de l’électricité, la gratuité des transports, le fond de solidarité, etc. Pour le fond de solidarité qui devait consister à soutenir les entreprises (PME et TPE) contraintes de stopper leurs activités, aucune aide n’a été encore enregistrée par les opérateurs économiques dans ce sens. Et pour les propriétaires qui attendaient le remboursement de leurs loyers, l’attente allait se révéler longue et pénible au Ministère de l’Économie et des Finances pendant les premiers jours du confinement. Mais, le gouvernement avait réagi à posteriori, car n’ayant aucun fichier préétabli. C’est en plein confinement qu’il leur a transmis des informations sur les modalités d’enregistrement pour le remboursement des loyers dus. Pour la gratuité de l’eau, dans une ville où une majorité des quartiers en est privée, les habitants continuent de se rendre dans les pompes publiques pour s’approvisionner. En ce qui concerne l’électricité, seuls les foyers avec un compteur d’une puissance de 6kw au plus ont bénéficié de 20000 francs CFA d’unités de courant pendant les deux semaines de confinement général. Quant à la gratuité des transports, les chauffeurs sollicités sont entrés en grève après leur premier mois de service pour non-paiement par la société de transport Transurb dont les bus avaient été réquisitionnés pour l’occasion. Tous ces manquements dans l’exécution des ordonnances du chef de l’État conforteront les kongosseurs qui, très tôt, avaient qualifié toutes ses mesures de « poisson d’avril » dès leur annonce.

Outre ce « poisson d’avril » présidentiel, les populations du Grand Libreville voient leurs différentes communes se transformer en état siège, tant les mesures de protection sanitaires tendent à devenir des mesures de répression policière. Le 10 avril dernier, le Premier ministre instruisait les forces de l’ordre d’entrer dans les domiciles pour vérifier le respect des mesures barrières. Cette instruction constitutionnelle[5] avait fait couler beaucoup d’encre à Libreville car, les populations habituées aux abus de pouvoir perpétrés par les forces de l’ordre se sentaient prises au piège par ces « monstres froids ». Leurs inquiétudes étaient fondées sur des faits de rackets, des menaces, des intimidations, des indiscrétions, des violences verbales et physiques, et même de vol que les Librevillois subissent au quotidien de la part des forces de l’ordre. Et, dès la nuit du 10 au 11 avril, le Grand Libreville enregistrait son premier décès[6] sur la Nationale 1 au village Ayem Bokoué, suite à l’excès de zèle des forces de l’ordre dans l’application des dispositions du couvre-feu. L’opération Hippocrate lancée dans le cadre de la riposte contre la pandémie a multiplié des contrôles policiers sur les voies publiques, des barrages sont postés à l’entrée de chaque ruelle, au point de créer des embouteillages infranchissables dans les artères de la ville, un spectacle qui donne l’impression que Libreville est passée de l’état de crise sanitaire à l’état de crise sécuritaire. Avec la mesure du couvre-feu, les personnes malades, les femmes enceintes qui veulent se rendre d’urgence dans un centre hospitalier au-delà de 19h30 pour se faire soigner ou pour accoucher sont parfois refoulées sur ordre des policiers postés à l’entrée de leurs quartiers. C’est ainsi qu’une femme enceinte du quartier Akournam II[7] a dû accoucher dans un « clando[8] » après que les policiers aient donné l’ordre au chauffeur de la ramener chez elle pour raison de couvre-feu. Les témoignages d’abus de pouvoir des forces de l’ordre sont tellement légion que le kongossavirus en est arrivé à conclure que l’état d’urgence sanitaire dû à la gestion du covid 19 a abouti à « la transformation de l’état de droit en état totalitaire».

La crise de confiance envers les autorités va atteindre son paroxysme avec les doutes portés sur les annonces du Comité de Pilotage du Plan de veille et de riposte de la pandémie à coronavirus (Copil). En effet, le 13 avril 2020, le Fond Monétaire International avait approuvé « un allègement immédiat du service de la dette » pour 25 pays, dont 19 en Afrique ; le Gabon n’en faisait pas partie. Alors que le kongossa soupçonnait déjà le Copil de « gonfler » les chiffres pour mériter l’aide du FMI, le porte-parole venait annoncer dès le lendemain que tous les 80 contaminés recensés au Gabon (soit 100% des cas) étaient en guérison clinique. Ce « miracle gabonais » avait fait le tour des réseaux sociaux au point que les kongosseurs d’autres pays venaient ironiser sur la commande du « traitement miracle » qui aurait été mis en place au Gabon. Cet énième épisode bruyant est encore venu jeter un pavé dans la mare et accentuer la méfiance que les populations nourrissaient déjà à l’égard de la gestion politique de la pandémie. Et ce d’autant plus que les premiers testés positifs se plaignaient déjà de leurs conditions de mise en quarantaine, de n’avoir pas reçu les résultats de leurs prélèvements, de ne bénéficier d’aucun suivi particulier, d’être confinés dans des pièces insalubres, de ne pas être bien nourris, d’être traités comme des pestiférés, etc. Le 17 avril, un patient avait dû fuir l’hôpital, préférant retourner chez lui parce que les conditions de mise en quarantaine étaient très déplorables. Sur les neuf décès enregistrés, la plupart des parents menacent de porter plainte au Copil parce que leurs morts seraient dus à la négligence. Et pour le personnel hospitalier, des mouvements de grève sont en gestation pour réclamer des équipements et du matériel de protection, faute de quoi, ils ne pourraient pas s’approcher des malades du covid 19. Leurs exigences sont d’autant plus légitimes car, ils avaient reçu la visite des autorités politiques, vêtus des Équipements de Protection Individuelle (EPI) destinés au personnel soignant…

Conclusion

« Parallèlement à la contagion occasionnée par le virus, il existe en effet, comme diraient les cognitivistes, une contagion des idées qui prend appui sur le caractère invisible de la première pour se répandre de par le monde grâce aux réseaux sociaux »[9]. En ce qu’il relate, retrace et analyse les discours populaires à travers les réseaux sociaux sur la pandémie du covid 19 pour en saisir les représentations sociales, le kongossavirus renvoie à ce que Jean-Loup Amselle désigne par «épidémythes». En effet, le bruit fait autour de la pandémie à coronavirus à Libreville rend compte de tous les bruits du kongossa ordinaire qui structurent les rapports de forces et de domination dans le système social global.

L’analyse de la pandémie du covid 19, dans une perspective structuro-fonctionnaliste, admet une hiérarchie cybernétique de contrôle à l’intérieur de la structure sociale globale. Chaque élément du système exerce une fonction bien définie. Et, si l’un des éléments en vient à dysfonctionner, cela impacte la cybernétique du contrôle dans sa totalité. Ainsi, à cause la mauvaise gestion des stocks alimentaires, la politisation de la gestion de la pandémie et les logiques de corruption tous azimuts, opérées sur les mesures d’accompagnement, la réalité du coronavirus sur le Grand Libreville donnera lieu à des scènes bruyantes qui sont révélatrices d’un dysfonctionnement systémique de la société gabonaise dans sa globalité.

Bibliographie

  • AMSELLE Jean-Loup, 2020, « Epidémythes », Analyse Opinion Critique, aoc.media ;
  • CHAZEL François, 1974, La théorie analytique de la société dans l’œuvre de Talcott Parsons, Paris, Mouton ;
  • TONDA Joseph, 2020, « La vie dans le rêve du coronavirus », Social Scientist Initiative, Against covid-19, https ://covid-19-cameroon.org/

[1] TONDA Joseph, 2020, « La vie dans le rêve du coronavirus », Social Scientist Initiative, Against covid-19, https ://covid-19-cameroon.org/

[2] Le Grand Libreville regroupe l’ensemble des communes qui relient la capitale gabonaise. Il s’agit des communes d’Akanda, d’Owendo et de Ntoum.

[3] Dans le jargon gabonais, « le grand quelqu’un » désigne un homme riche, généralement une autorité politique ou un homme d’affaires. Pour plus de détails, confère NGUEMA MINKO Emmanuelle, 2008, « Géopolitique et anthropologie du pluralisme culturel au Gabon. Stratégies de longévité politique et techniques gouvernantes clientélistes-clanistes », Revue Enjeux, de géopolitique en Afrique. Spécial Gabon : portrait géopolitique, Yaoundé, FPAE, numéro 37, octobre-décembre 2008.

[4] On parle de mapane ou matiti, pour désigner les quartiers sous-intégrés.

[5] La Constitution gabonaise dispose dans son article 1, alinéa 12 que « Le domicile est inviolable. Il ne peut être ordonné de perquisition que par le Juge ou les autres autorités désignées par la loi. Les perquisitions ne peuvent être exécutées que dans les formes prescrites pour celles-ci. Les mesures portant atteinte à l’individualité du domicile ou la restreignant ne peuvent être prises que pour parer aux dangers collectifs ou pour protéger l’ordre public de menaces imminentes, notamment pour lutter contre les risques d’épidémie ou pour protéger les personnes en danger ».

[6] Vivant en milieu rural, le jeune Alex James rentrait chez lui au-delà des heures de couvre-feu avec deux de ses frères. Ils s’étaient faits arrêtés, menottés, et jetés à l’arrière  d’un pick-up de gendarmes. Le véhicule roulait tellement vite que le jeune Alex était tombé. Ses frères ayant signalé l’accident aux gendarmes, ils l’ont ramassé, mais dans un état très grave. Le jeune homme est décédé dans leurs bras avant même qu’ils n’arrivent au commissariat où ils devaient être gardés à vue.

[7] Quartier sous intégré situé au deuxième arrondissement de la commune d’Owendo.

[8] Les « clando », ce sont les véhicules de fortune empruntés par les habitants dans les quartiers sous-intégrés dans lesquels les taxis n’ont pas accès.

[9]AMSELLE Jean-Loup, 2020, « Epidémythes », Analyse Opinion Critique, aoc.media

Emmanuelle Nguema Minko

Sociologue et Anthropologue. Enseignante-chercheure à l’École Normale Supérieure de Libreville.

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