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REPRISE DES COURS AU CAMEROUN : CE QU’EN DIT LA PRESSE EN LIGNE

REPRISE DES COURS AU CAMEROUN : CE QU’EN DIT LA PRESSE EN LIGNE

Les établissements scolaires et universitaires, ainsi que les centres de formation professionnelle et les grandes écoles qui avaient été fermés le 17 mars dernier, suite à la détection des premiers cas de COVID-19 au Cameroun, ont vu leurs portes s’ouvrir de nouveau le lundi 01 juin 2020. Une date prescrite par le chef d’État le 16 avril 2020 dans le but de sauver les années scolaire et académique en cours, mais qui visiblement ne satisfait pas tout le monde. Voici ce qu’en a dit la presse électronique les deux premiers jours de cette reprise des cours, soit le 1er et le 2 juin 2020.

L’effort du gouvernement

Le quotidien gouvernemental www.cameroon-tribune.cm du 1er juin revient sur le point de presse conjointement donné le 29 mai dernier par le Ministre de la communication et ses homologues du secteur éducatifs. Point de presse qui selon www.cameroon-tribune.cm, avait pour but de rassurer la population sur les différentes mesures prises par le gouvernement dans la lutte contre l’expansion de la Covid-19, dès la reprise des cours. Pour le site, « une panoplie de mesure sur les plans sanitaires, sécuritaires et pédagogiques ont été prises », (lesquelles ont été implémentées dès ce lundi. ndlr). Il s’agit entre autres de la désinfection des salles de classe et des amphis, des mesures effectives pour la distanciation sociale à travers un quota de 25 élèves par classe pour le primaire et le secondaire. Pour ce qui est du supérieur, un réaménagement a été observé pour une rotation des étudiants et des enseignants dans les amphis. Le portail www.cameroon-info.net du 1er juin, va dans le même sens que www.cameroon-tribune.cm. Dans un article intitulé « Cameroun – Reprise des classes ce 1er Juin 2020 : Les assurances des trois ministres en charge de l’Education au Cameroun », le site web étale les différentes stratégies mises sur pied par le gouvernement pour contrer le covid-19 dans les différents campus du pays. « Les établissements à caractère scientifique et technologique seront mis à contribution pour la fabrication des produits nécessaires (masques, gels hydro-alcooliques, etc.) à la lutte contre la contamination au coronavirus », lit-on sur le site Internet. Ce dernier poursuit par un zoom sur la visite qu’a effectué le Ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, dans les universités publiques et les institutions privées d’enseignement supérieur à l’occasion de la reprise des cours. Cette visite, nous apprend le site, visait pour le chancelier des ordres académiques à se rassurer du respect des mesures barrières édictées par le gouvernement et l’Organisation mondiale de la Santé dans les universités. Cameroon-info.net affirme également que « Le Chancelier des Ordres académiques et sa suite ont pu observer et vérifier l’application stricte des mesures barrières établies pour contrer le Covid-19 », information que confirment les rédacteurs de crtv.cm qui observent que le Ministre a trouvé sur place un important matériel de protection contre le COVID-19. « Ce don du Programme des Nations Unies pour le Développement comprend entre autres des gels hydro alcooliques, des cache-nez et des thermoflashs », peut-on lire dans cet article posté le 2 juin.

Dans un autre article du 1er juin, cameroon-info.net revient sur l’atelier organisé par le Ministère des Enseignements Secondaires (MINESEC) et la Cameroon National Association for Familly Welfare (Camnafaw) les 27 et 28 mai 2020 à Yaoundé. Le site explique que l’atelier organisé avant la rentrée scolaire de ce 1er juin était l’occasion pour les deux organismes d’appeler les responsables d’établissement ainsi que les enseignant(e)s au respect des mesures barrières dès la reprise des cours. D’après le site, l’accent a surtout été mis sur les enseignants qui, « tenant compte de la turbulence des enfants », jouent un double rôle à savoir : enseigner et surveiller l’application de ces mesures barrières.

Parents vs Gouvernement

Malgré les gages du gouvernement, nombreux (euses) sont ceux/celles qui demeurent sceptiques. D’autant plus que la propagation du virus se poursuit de façon exponentielle, nous apprend lejournalducameroun.com du 1er juin. Idée que partage, cameroon-info.net de cette même date, qui met en vitrine l’inquiétude des parents face à cette reprise des cours. Pour le site, le scepticisme de certains parents et enseignants les pousse à considérer la reprise des classes comme « une livraison à la maladie ». Crtv.cm de ce même jour, fait un gros plan les déclarations d’un parent pour qui l’école devrait rester fermée. « La pandémie continue de menacer tous les aspects de la vie, et le monde a besoin d’une certitude et non de décisions hâtives », déclare-il dans un article de crtv.cm. Il confie d’ailleurs aux rédacteurs de ce site que ses enfants ne reprendront pas l’école le lundi 1er juin 2020. Or, le Ministre de l’enseignement supérieur fustige l’idée de garder les enfants à la maison pour cause de pandémie (journalducameroun.com édition du 1er juin). Selon le MINESUP, nous apprend le site, personne ne peut prédire quand cette pandémie va finir, ce qui veut dire que « l’enfant peut rester un, deux ou trois ans à la maison sans aller à l’école. C’est catastrophique, c’est dramatique » s’offusque le Ministre. Il va même plus loin dans sa colère déclarant dans les lignes du journalducameroun.com que « c’est satanique que de dire : “mon enfant n’ira pas à l’école” ». Ce que n’approuvent pas les rédacteurs de 237online.com ce 1er juin. Ceux-ci pensent que les moyens conséquents ne sont pas mis à la disposition de tous les établissements scolaires et des universités. « Les chefs d’établissement sont alarmés », affirment-ils. 237online.com se penche davantage sur les réactions de la population scolaire à savoir les élèves, les parents d’élèves ou encore les syndicats des enseignants. L’observation est la même. Tous sont inquiets. « La décision de reprise des cours sur fond de psychose est dérangeante. Elle stresse et angoisse au regard de la montée fulgurante de la pandémie », déclare le site. Les parents sont d’autant plus inquiets qu’ils considèrent comme un total échec, les différentes mesures prises jusqu’ici par le gouvernement pour contrer la pandémie. « Le rétro pédalage observé montre à suffisance l’impréparation et la précipitation du gouvernement. Sinon comment comprendre que le taux de contamination après le confinement ait baissé ailleurs et augmenté chez nous. On a donc fait un effet de mode, mais pas une méthode efficace », s’insurge un parent d’élève dans les lignes de 237online.com.

Malgré l’inquiétude justifiée des parents au sujet de la réouverture des établissements, les examens officiels sont programmés et les cours se poursuivent en toute sérénité depuis le 1er juin dernier dans le pays.

 

 

 

Sources :

Vera Mete

Étudiante en Master Recherche (Sciences de l'information et de la Communication), Université de Yaoundé II-Soa/ESSTIC - Assistante de Programme (The Muntu Institute)

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